Le Gouvernement Mauritanien, conscient du rôle que jouent les technologies numériques comme moteur transversal pour la croissance économique et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), avait sollicité et obtenu l’appui de la Banque Mondiale pour développer ses infrastructures large bande.
Ainsi, le Projet WARCIP-Mauritanie a été mis en place avec comme l’une de ses principales composantes, la construction des compléments du réseau national en fibre optique pour assurer la dissémination de la connectivité internet haut débit provenant du câble sous-marin au niveau de Nouakchott et le transport de données collectées par les opérateurs de télécommunication, à des coûts abordables permettant ainsi la réduction des tarifs des services internet offerts aux usagers tout en améliorant leur qualité et leur étendue.
La construction du réseau backbone, qui a nécessité 2 ans de travaux depuis son lancement officiel et 4 mois d’audit technique et de levée de réserves par la suite, a permis de rajouter 5 nouveaux tronçons, d’une longueur totale de 1.700 Km, au réseau national en fibre optique. Ainsi, la longueur de ce réseau est passée de 2.300 Km en 2019 à 4.000 Km aujourd’hui. Le projet a été financé par la Banque Mondiale. La société ZTE Corporation avait gagné l’appel d’offres pour sa construction tandis que le suivi / contrôle a été assuré par le groupement Studi/ST2I et l’Audit Technique par le bureau TACTIS.
Les tronçons construits dans le cadre de ce Projet sont : « Nouakchott-Atar-Choum ; Rosso-Boghé-Kaédi-Sélibabi-Kiffa ; Aioun-Nema en plus d’une boucle locale à Nouakchott ». Le choix de ces sections a été motivé par des considérations socioéconomiques et techniques : disséminer la couverture par les services télécoms dans des zones sous desservies et sécuriser certaines liaisons existantes du backbone national en permettant la création de boucles fermées.
Afin de vérifier la qualité de la construction du réseau, un audit technique a été commandité dans le cadre du financement Banque Mondiale pour vérifier les installations. Il a été réalisé dans sa première phase, durant le denier trimestre de l’année 2020 et de mai à juillet 2021 pour sa seconde phase. Cet audit a été achevé et a permis de valider la conformité des travaux avant leur réception. Alors que deux des cinq tronçons ont été réceptionnés en novembre 2020 et ont été inaugurés dans le cadre des festivités commémoratives du 60ème anniversaire de la fête de l’indépendance nationale, les trois derniers tronçons ont été réceptionnés le 18 août 2021 et ont fait l’objet d’un transfert des actifs vers la Société de Développement des Infrastructures Numériques le 30 août 2021.
Grâce aux grandes capacités que ce réseau permet de transporter, la couverture par la technologie LTE/4G a pu être déployée dans les principales villes le long de ces tronçons. Aujourd’hui, plus d’un Gbps de débit est desservi dans chacune de ces villes via cette technologie.
L’impact du projet porte sur les points suivants :
- Baisse des coûts de l’accès à l’internet ;
- Amélioration de la couverture numérique du territoire en permettant aux opérateurs autorisés de développer une offre de service internet haut débit fixe (FTTx) et mobile (LTE-4G) en déployant des réseaux d’accès dans les villes et localités desservies par ce réseau.
Rappelons que l’objectif principal du Projet WARCIP-Mauritanie était d’accroître la portée géographique des réseaux à large bande, stimuler leurs usages et réduire les coûts des services de communication.
En plus de la construction de tronçons du backbone national, le Projet a appuyé la mise en œuvre d’un programme de réformes réglementaires visant à favoriser l’émergence d’un marché télécom concurrentiel, propice à l’investissement et à renforcer la régulation des services télécoms. Ceci a contribué à l’amélioration significative des services télécoms ces deux dernières années « Réduction des coûts des services Data (internet) de 50% pour ce qui est du fixe et de 25% pour ce qui est du mobile, entrée sur le marché de nouveaux acteurs, augmentation de la pénétration internet de 62 % en 2019 à 70 % aujourd’hui ainsi que l’augmentation des capacités disponibles aux usagers qui est passée de 54 Gbps en 2019 à plus de 80 Gbps maintenant)
Conformément aux dispositions de l’accord de financement signé avec la Banque Mondiale, l’exploitation et la commercialisation de tous les tronçons ont été confiées à l’IMT dans le cadre d’une convention de partenariat public/privé d’une durée de 15 ans durant laquelle l’IMT se charge de l’exploitation et de la maintenance du réseau sur le marché de gros conformément à son autorisation règlementaire d’exploitant d’infrastructures.
